Ce projet nous embarque tous dans le même wagon, tous égaux devant l’horreur, devant l’art, tous avec quelque chose à dire. D’où que nous venons, nous nous retrouvons liés les uns aux autres à sublimer le malheur qui aurait pu nous aussi nous réunir dans une issue fatale.

Celle-ci ne l’est pas pour l’heure, 600 visions et autant d’émotions qui vivent à travers la célébration de l’individualité par l’art, celle qui à été bafoué et éradiqué 6 000 000 de fois.
Ce projet est grandiose.

Il est évident et ne pouvait naître que du fait du génie du hasard, celui d’une artiste qui se trouve en possession d’un ouvrage qui lui brûle les mains : Mein kampf d’Adolf Hitler. Elle décide alors d’en faire quelque chose et se met à griffonner sur une page. Ces enfants, étonnés de voir dessiner sur un livre, l’interrogent et lui demande eux aussi leur page.

L’idée est lancée et celle de l’étendre au plus grand nombre avec. Au gré de rencontres improbables, les premiers participants adhèrent au projet. Pour ma part j’ai été accosté un soir sur un quai de métro.

Notre Combat est avant tout une aventure humaine, un exploit : insuffler à 600 personnes le désir de s’exprimer sur un sujet sensible, par un moyen qui leur est pour la plupart étranger : L’art. Chaque page est unique, tout comme les destins qui se croisent dans cette œuvre. D’une grande originalité et diversité, c’est l’œuvre impossible d’un seul talent, mais de celui de chacun, qui nous est offert là.

La ferveur des initiateurs de ce projet est à la mesure de la force du message qu’il porte, de son potentiel humain, artistique et philosophique ; à la hauteur encore de la beauté de la rencontre qui est à l’origine de chacune des participations. Linda a créé un ensemble de 600 vases communicants où coule l’inspiration. C’est à présent l’affaire de tous et un véritable régal des yeux. Chapeau.

Florian Herpe