Lorsque j’ai entendu parler du projet de Linda Ellia : « Notre combat » Par mon amie Christine Perey, j’ai été immédiatement et séduit. Par intuition, j’ai voulu y participer.
La réponse est arrivée quelques jours plus tard sous forme d’une page n° 560. Je n’imaginais pas « Mein kampf » aussi volumineux.

Je n’avais pas regardé le blog et je n’avais pas réfléchi à ce que je pouvais faire. La lecture de la page à l’évidence, devait m’apporter l’inspiration. Ce fut le cas, à la première lecture, surprenante de clarté.

Depuis les questionnements de mes amis, et après avoir parlé à Linda à réception de mon travail, j’ai été conduit à réfléchir et à formuler les raisons conscientes de mon adhésion au projet.
L’admiration d’abord pour la justesse de l’initiative : associer 600 personnes pour répondre AUJOURD’HUI à un manifeste ayant entraîné des foules dans une folie meurtrière, m’apparaît comme une réponse juste, citoyenne ou politique autant qu’artistique.

Cette folie, nous en portons tous plus ou moins les marques. Cette proximité historique aussi que l’appel à plusieurs centaines de personnes renforcent l’écho du projet.
De plus, le fait que l’appel soit « ouvert » à tous, c’est-à-dire sans condition d’appartenance à une race, une religion, un parti, une association ou autre, renforce encore plus la valeur et le courage de l’initiative. Cet appel au grand nombre en complément de quelques pages illustrées par Linda. Elle fonde à mes yeux, la justesse artistique dans la mesure ou elle associe des œuvres individuelles dans une création collective.

Par ailleurs, le fait de confier à chacun une page du livre et non une phrase, un alinéa ou un chapitre significatif renforce la valeur symbolique du dépeçage/partage de se qu’il subsiste du livre culte.
Je me suis senti concerné ; il m’a semblé qu’en parlant du projet de société vanté par « Mein kampf », avec ses moyens d’expressions propres, des combats antitotalitaires que nous avons à mener aujourd’hui dans de nombreux domaines, politiques, religieux, culturels, scientifiques économiques et artistique bien sûr.

Dans le combat de la Shoah pour « plus jamais ça », il m’a semblé que ce projet permettait aussi de regarder avec humilité les dernières décennies nous n’avons pas su empêcher d’autres génocides, d’autres négations de l’Autre.

Enfin, je suis sûr que cette œuvre collective parlera de NOUS : les humains, qui nous trouvons à nouveau dans une période charnière ou clé pour notre destin collectif.
Elle parlera d’hier, d’aujourd’hui et de demain…. A nous, à d’autres et à mes yeux, c’est complètement VITAL !


Bernard Martin, Lyon le 17 février 2006